Les nouveaux établissements

Les nouveaux établissements

Jamestown, Québec, Santa Fe: trois berceaux nord-américains

Longtemps, on a prétendu que le continent était inhabité. Pourtant c’est bien parce qu’ils savaient que le continent était habité que les Européens décidèrent d’abord de s’installer en Amérique du Nord. Ceux-ci attendaient des peuples autochtones qu’ils leur fournissent de la nourriture, de la main d’œuvre pour extraire les ressources naturelles du continent et de nouvelles âmes pour l’Église chrétienne.

Jamestown, 1607

Les aventuriers anglais choisirent la région de Chesapeake en partie en raison de la présence des puissants Powhatans, de qui ils espéraient obtenir des denrées et peut-être un tribut sous forme de biens précieux. En 1607, les colons anglais étaient surtout des militaires prêts à explorer le territoire, à traiter avec les Autochtones et à exploiter les richesses de la région, mais guère disposés à cultiver la terre ni à pêcher. D’ailleurs, quand ils manquaient de vivres, ils faisaient des razzias dans les villages powhatans pour s’emparer du maïs.

Sir George Percy fut de la centaine des tout premiers « planteurs » de Jamestown. La colonie souffrait du manque d’agriculteurs expérimentés parmi les colons. Beaucoup, dont Percy, étaient des gentilshommes prêts à se battre et à explorer, mais pas à cultiver la terre. Percy dirigea la colonie pendant la « famine » de l’hiver 1609-1610.
Virginia Historical Society, don de Conway Robinson 

Québec, 1608

Pendant des décennies, des navires français naviguèrent dans les eaux du golfe du Saint-Laurent, où les équipages pêchaient et faisaient la traite des fourrures avec les peuples autochtones du littoral. En 1608, des colons français fondèrent Québec afin de développer le lucratif marché de la fourrure. Ils s’allièrent avec les Montagnais, les Algonquins et les Hurons, qui étaient d’importants commerçants de l’arrière-pays. Ces alliances furent très profitables aux Français mais entraînèrent aussi un siècle de conflits avec les ennemis de la nation huronne, la puissante Confédération iroquoise, dont les territoires se trouvaient au sud des Grands Lacs.

Le roi de France, Henri IV, accorda le monopole de la traite des fourrures à une succession de compagnies privées, à qui il confia l’autorité et la responsabilité financière nécessaires pour fonder des colonies et envoyer des colons. Sous sa direction, François Gravé du Pont et Samuel de Champlain lancèrent leur première expédition sur le Saint-Laurent en 1603. Cette gravure aurait été exécutée vers 1870.
Virginia Historical Society

Santa Fe, 1609

Des soldats et des colons de la Nouvelle-Espagne migrèrent vers le nord, jusqu’au Nouveau-Mexique, dans l’espoir d’y trouver des mines riches et des terres fertiles. En 1598, Juan de Oñate, héritier d’une fortune minière, dirigea une expédition d’environ 500 personnes, dont des artisans, des agriculteurs, des domestiques et leurs familles. Oñate s’attendait à ce que ceux qu’il appelait les Pueblos — en fait des groupes indépendants, parlant des langues distinctes et issus de différentes sociétés — fournissent la main d’œuvre dans l’exploitation des ressources de la région. Il ne découvrit ni argent ni or, mais les missionnaires franciscains trouvèrent une raison de maintenir une colonie dans la région : la conversion des Pueblos au christianisme.

Cet éperon en fer du XVIe siècle fut fabriqué en Espagne ou au Mexique. Le cheval donnait aux soldats et aux colons espagnols une mobilité refusée aux Pueblos en vertu de la loi. Bientôt les propriétaires de ranch commencèrent néanmoins à employer des cavaliers pueblos pour conduire les troupeaux de bovins. Les Apaches et d’autres groupes attaquaient les établissements pour se procurer des chevaux.
Museum of Spanish Colonial Art, Collections of the Spanish Colonial Arts Society, Inc.